mardi 11 décembre 2007

Message de Claire Louguet du 11/12

Nota Bene : Nous (Association Noesis) tenons à affirmer que nous restons neutres sur la question du blocage et que nous publions tout avis, mais n'en cautionnons aucun particulièrement.

Quelques réflexions suite à la reconduction du blocage (message du
10/12).
Je pensais que le blocage cesserait aujourd'hui - et je l'espérais.
J'ai beaucoup de mal à comprendre ce qui se passe en ce moment. Il est
évident que ce moyen de lutte s'est révélé inefficace ; il est même
désormais suicidaire.
Le nombre d'universités bloquées a nettement diminué ; les
manifestations contre la LRU ont, durant ces six semaines, rassemblé
très peu de monde. De nombreux étudiants continuent à se prononcer en
faveur du blocage alors que bien peu y participent ; en dehors des
jours de vote, je constate que très peu d'étudiants se sont rendus à
l'université. Il faut donc se rendre à l'évidence : les raisons
invoquées pour le maintien du blocage (faire pression sur le
gouvernement, donner aux étudiants la possibilité de manifester et les
inviter à s'impliquer dans le mouvement) ne convainquent plus. Je suis
opposée à la LRU, mais je ne puis cautionner une telle absurdité.
Je ne vois pas ce que nous avons gagné, mais je vois ce que nous avons
perdu, et surtout ce que les étudiants ont perdu. A supposer que les
examens puissent avoir lieu correctement - ce qui est hautement
improbable désormais -, les six semaines d'enseignement sont
irrémédiablement perdues et il est certain qu'aucun rattrapage digne de
ce nom ne pourra être mis en place.
Je m'interroge donc sur les motivations des personnes qui votent encore
en nombre pour le maintien du blocage. Elles risquent, en tout cas,
d'ajouter à l'échec du mouvement d'autres échecs d'ordre local :
l'exacerbation des tensions, le ressentiment, l'incompréhension, pour
ne pas parler du sentiment (justifié) d'avoir tout perdu. Lorsque le
rapport de force s'inverse à ce point, il est illégitime et
contre-productif de vouloir poursuivre à tout prix. C'est même, à mon
sens, très grave.
A l'UFR, nous avons décidé ensemble, lors des réunions organisées par
l'association Noésis, de mettre en place des réunions et des groupes de
travail pour poursuivre le débat autrement, d'une façon constructive.
Mais tant que le blocage est maintenu, et étant données les raisons de
son maintien, je dois dire que je n'ai pas le cœur à participer aux
groupes de réflexion que nous pensions mettre en place.
Claire Louguet

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour, c'est non sans deception que je viens de lire votre message. Je pense que de nombreux étudiants défendent leurs convictions jusqu'au bout. Il est évident que les etudiants ont déserté le campus mais il ne faut pas abandonner les possibilités de discussions et de débats qui restent essentiels à la vie de l'université. Je comprends votre amertume mais baisser les bras serait se résigner à l'application de la loi. Pensez aux étudiants qui comptent sur vous pour les groupes de réfléxions. A bientot, j'espère.

Anonyme a dit…

Nous avons rencontré ce matin Claire Louguet et nous avons discuté pendant une petite heure de son message. Nous voulions comprendre le lien qui existait entre un refus périodique de participer aux réunions organisées par noesis et le blocage. Nous ne parlerons pas à la place de Melle Louguet mais nous souhaitons contextualiser le post : Un discours contre la lru est peut-être trop souvent assimilé et assimilable à un discours pro-blocage. Pourtant, affirmer que le blocage tel qu'il est pratiqué actuellement à la fac est devenu absurde, ça n'est pas dire, et ça ne voudra jamais dire que la mobilisation, dans son principe l'est aussi. Il ne s'agissait pas de dire que discussions et débats n'étaient plus envisageables, mais qu'il fallait peut-être les désencadrer du blocage, les ré-envisager tout en se désolidarisant d'un blocage qui a eu son utilité mais qui ne porte plus ses fruits, qui est devenu contre-productif. Ca n'est pas baisser les bras, juste les lever autrement...

Mais nous tenons à le répeter, nous ne prenons pas position dans le débat blocage ou non-blocage car ça n'est pas notre rôle.

Anonyme a dit…
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